Dans cet article, je dresse le panorama culturel d’une pratique du tatouage dans un pays, cette fois-ci, le Japon. Je vous propose de découvrir les débuts de l’Irezumi. Plus communément appelé horimono, ce tatouage raffiné prend pourtant racine dans la coutume tribale des autochtones, avant de devenir l’Irezumi-kei, la marque punitive du criminelle.
Un art préhistorique
La tradition raffinée de l’Irezumi puiserait ses origines dans le Japon préhistorique. Dès l’ère Jōmon, entre 14 000 et 300 av. J.-C., les peuples indigènes de l’archipel arboraient des tatouages sur le corps qui différaient selon les clans et servaient notamment d’identification tribale. On observe une représentation graphique de ces marques sur deux types de poterie, les haniwa et les dogū. Les haniwa incarnaient le haut rang des défunts : chef de village, aristocrate ou militaire gradé.
Ce sont des personnages en terre cuite qui étaient déposés sur le tertre funéraire, au-dessus des sépultures. Certaines silhouettes arborent des formes colorées en rouge ainsi que des lignes (voir photo). Tandis que les statuettes dogū, utilisées lors de rituels de protection contre les maladies et autres dangers, portent également des tatouages géométriques complexes. Ces céramiques sont les artefacts les plus anciens et les preuves d’une coutume ancestrale japonaise.