Le livre « The art of the Leu family » présente la généalogie des artistes de la famille Leu, sans oublier la jeune relève, mise en avant avec beaucoup de tendresse. « The art of the Leu family » est un recueil d’œuvres aux fortes identités graphiques. On ressent une influence évidente des « années 70 » pour Félix, Loretta, Filip, Ajja, Titine et Tanina. Tandis qu’Eva, Miriam et Aia usent d’un style plus contemporain. The art of the Leu family est plus qu’un ouvrage sur le tatouage. En effet, on partage surtout l’intimité de cette famille singulière dès la préface. Une lignée de tatoueurs à laquelle les mères de Félix et Loretta ont transmis leur goût prononcé pour les arts. On découvre ainsi les œuvres d’Eva Aeppli, artiste contemporaine – mère de Félix – et de Bianca Buscaglia, cantatrice – mère de Loretta.
Texte rédigé par Alexandra Bay et publié sur Inkage et Jeter L’encre
The art of the Leu family, une vie de bohème
La vie atypique du couple Félix et Loretta, attaché à sa liberté y est évoquée. Bohèmes, certes, ils travaillaient dur pour nourrir leurs enfants. En effet, ils enchaînaient les journées de fabrication intensive de vêtements, ceintures et autres objets. Puis ils se déplaçaient pour vendre leurs produits aux touristes d’Ibiza. Sans compromis, ils avaient aussi décidé d’éduquer leurs enfants à la maison. Ils leur ont appris à lire, à écrire et à parler plusieurs langues.
Dans une société éclatée où l’on ne cesse de réaffirmer l’importance des valeurs familiales. Où pourtant, l’individualisme prend le dessus. La famille Leu incarne un idéal, une famille à la fois moderne et traditionnelle, passionnée et passionnante. Pour acheter le livre:
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The art of the Leu Family, interview d’Aia
Alexandra Bay : Bonjour Aia, peux-tu te présenter ainsi que ton parcours artistique ?
Aia Leu : Avec plaisir Alexandra. Il faudra m’excuser, mais le français n’est pas ma langue natale, mais je ferais de mon mieux. J’ai commencé à dessiner à un âge très précoce et, naturellement, étant entourée de mes parents artistes Felix et Loretta, j’ai eu de superbes professeurs.
J’ai aussi beaucoup appris en suivant mon frère aîné Filip, qui a toujours été très talentueux. Il m’a aidé à apprendre rapidement. À l’adolescence, je suis allée étudier le dessin et l’aquarelle en privé avec un artiste à Vevey. C’est là que j’ai vraiment commencé à aimer le dessin de modèle et d’après nature.
A.B : Pourquoi as-tu eu envie de publier ce livre maintenant ?
Aia : L’idée de ce livre était dans ma tête depuis de nombreuses années, car rien de tel n’existait encore au sujet de ma famille. J’ai recueilli beaucoup d’images et sérieusement commencé à travailler sur le livre il y a environ deux ans.
A.B. Comment as-tu choisi les dessins ou les œuvres représentant chaque artiste ?
Aia : Séparé en différents chapitres, le livre montre une histoire chronologique des œuvres de chaque personne en partant de leurs travaux les plus anciens. J’ai réfléchi et choisi les images avec soin avant de finaliser chaque chapitre pour m’assurer que les œuvres représentées étaient aussi visuellement complémentaires les unes avec les autres.
A.B.: Loretta et Félix ont fait le choix d’éduquer leurs enfants à la maison. Est-ce que cela a également été ton cas ?
Aia : Mes parents voyageaient beaucoup et ils nous ont éduqué « on the road ». Parfois, ils nous ont envoyés à l’école dans les pays où l’on est resté pour des périodes plus longues, comme l’Inde. Il y avait souvent autour de nous des familles avec le même mode de vie que le nôtre, donc nous avions beaucoup d’autres enfants avec lesquels jouer. J’ai moi-même deux filles et j’ai décidé de ne pas les éduquer à la maison. Je vis à la campagne et je n’aurais pas pu leur offrir l’interaction sociale dont les enfants ont besoin.
A.B.: Ton style de peinture est assez différent des influences que l’on peut ressentir dans les dessins ou peintures de Félix et Loretta. Que souhaites-tu exprimer dans ta peinture ?
Aia : Dans mes peintures récentes, je suis inspirée par les formes sculptées, par le vent et l’eau ou les détails uniques d’un paysage ou d’un bâtiment. J’aime aussi l’idée que les aspects de la nature vus de très près peuvent prendre un concept complètement différent. Lorsqu’on se concentre uniquement sur les formes et les couleurs, la nature pourrait tout aussi bien être abstraite.
A.B.: Peut-on dire que l’art fait partie intégrante de votre vie quotidienne ? la musique, la peinture, le tatouage ?
Aia : L’art fait partie de ma vie quotidienne, et je peins presque toujours en écoutant de la musique ; cette dernière est très importante pour moi.
A.B.: As-tu eu envie d’apprendre à tatouer?
Aia :Quand j’avais 17 ans, Felix et Loretta sont partis en voyage pendant un certain temps et j’ai travaillé avec Filip dans le studio de tatouage familial à Lausanne. Je m’occupais des rendez-vous, de la préparation des dessins et de la mise en place du matériel de tatouage pour chaque client. Filip m’a appris à tatouer et bien que cela m’ait plu et que je l’ai un peu pratiqué, j’ai toujours été plus intéressée par le dessin sur papier. Cela ne bouge pas !
A.B.: Tu as choisi l’auto-édition. Est-ce qu’il y a une raison particulière ?
Aia : L’auto-édition de ce livre a été un choix facile, car j’avais déjà publié avec mon mari Steve Allin, son livre « Building with Hemp » qui parle de la construction en chanvre. Parfois, trouver un éditeur pour publier un livre peut prendre des années et avec l’auto-édition, vous avez bien sûr un contrôle complet sur le résultat.
A.B.: Comment s’est déroulée la dédicace au Mondial du Tatouage ?
Aia: Le Mondial du Tatouage à Paris était fantastique. C’était vraiment une bonne convention et c’était un grand plaisir d’y être. Merci à Tin-Tin ! La dédicace du livre a été superbe et j’ai eu beaucoup de bons « feedbacks » du public présent. Avec presque toute la famille ensemble, chose pas toujours facile à organiser car on est nombreux. Nous vivons dans des pays différents, mais c’étaient trois jours très joyeux!