Rafel Delalande est un tatoueur français qui officie au célèbre shop Seven Doors, à Londres. Valentin Petit a su capturer l’essence mystique du tatoueur français. Dans une vidéo, Ocurens sa boîte de prod a su créer un univers visuel intense et décalé tout comme l’artiste. Entre hauteur vertigineuse et symboles ésotériques, c’est le grand plongeon.
Texte rédigé par Alexandra Bay
Au bord de la falaise
Rafel Delalande survole la falaise et plonge dans le vide. Des plans successifs mêlent plans sombres du tatoueur dans l’ombre et paysage étendu à perte de vue, sous un soleil lumineux. Entre mysticisme et liberté, l’artiste s’exprime sur l’une des symboliques fortes de son tatouage : la religion.
« Je ne suis pas religieux. Vraiment pas, je pense que les religions sont dangereuses. Elles ont de bonnes intentions et veulent aider. Mais le problème, c’est qu’à un moment j’ai compris qu’elles croyaient pouvoir décider pour moi, ce qui est bon dans ma vie. Ça m’est vraiment insultant… […] Personne ne peut me dire ce que je dois faire de ma vie. »
Athéisme
Après cette réflexion orientée vers l’athéisme, Rafel Delalande enchaîne avec la notion de regrets comme le vieillissement des tatouages. Rafel déplore ce type de pensée. On revient à la réalité. Des chats se tiennent sur le pas d’une porte. Des images de cimetière suivent et accentuent l’univers étrange de l’artiste… Il aime déambuler dans ces lieux calmes pour se retrouver.
«Beaucoup de gens pensent que je suis satanique. Tout ce que l’on sait du satanisme vient de l’imagerie catholique. C’est pourquoi j’aime visiter des églises. J’aime les sujets noirs, tristes et apeurant. J’aime quand un tattoo est trop effrayant ou trop sombre. Aussi, se faire tatouer quelque chose d’effrayant est un réel engagement»
Des tatouages sombres et effrayants
Rafel Delalande réaffirme l’engagement du tatoué dans cette acte. Surtout lorsqu’il choisit des sujets aussi sombres et anticonformistes. C’est définitivement le style de notre artiste.«J’essaie de garder l’aspect plus extrême du tatouage comme il est supposé être. Malgré le fait, que ce soit devenu très trendy, récemment. C’est comme ça qu’est supposé être la culture tattoo ! Évidemment, je ne regrette rien de ce que je porte. Le tatouage est devenu ma façon de m’exprimer. Je sais que ça à l’air mielleux. Mais si je suis devenu tatoueur, c’est que je suis une personne créative. Et si je suis comme tel, c’est que j’ai quelque chose à dire»
Une intimité partagée
Cette vidéo poignante montre aussi l’intimité artistique du tatoueur. Dans son atelier, il peigne avec minutie et en dots, les ombrages de l’un de ses dessins : un crâne au multiple yeux, des verrues apparentes.Rafel Delalande aime encrer des chimères, des personnages étranges et difformes. Il aime également les symboles ésotériques tout droit sortis des manuels de médecine du début du siècle ou des livres religieux. Les séquences dévoilent le tatoueur qui prépare ses machines. Puis on le voit piquer en slow motion. Rafel Delalande se réalise dans l’expression de ses démons et ceux de ses clients.