Marie Meier est notre Frida Kahlo française. À l’instar de l’icône mexicaine, elle a une santé fragile. Greffée du cœur, elle tire sa force de ses faiblesses.
Marie Meier est notre Frida Kahlo française. À l’instar de l’icône mexicaine, elle a une santé fragile. Greffée du cœur, elle tire sa force de ses faiblesses. Ses valeurs prônent la liberté et ses peintures sont imprégnées de son engagement. La mort l’inspire tout comme l’ésotérisme présent dans chacune de ses œuvres. Si Frida avait été sa contemporaine, elle aurait été séduite par le « 10e art » et les œuvres de Marie Meier.
Texte : Alexandra Bay – Article publié sur Jeter L’encre
Artiste confirmée, Marie Meier est diplômée d’un DEA Arts plastiques avec une spécialisation en histoire de l’art, en gravure et en cinéma. Elle confie même avoir voulu être professeure. Le sort en a décidé autrement. « En 2005, je me suis sérieusement mise à l’illustration. Grâce à Philippe Manœuvre, j’ai eu une audience inespérée ». Elle collabore régulièrement avec Rock & Folk et publie même un livre avec le journaliste : « Les enfers du rock » aux éditions Tana. « Il a trouvé le bon sujet: les rapports entre occulte et musique rock. On a fait un plan du livre pendant un week-end chez un ami commun, dans un lieu sublime. Ensuite, chacun a travaillé de son côté et on a fait le point. Certains ont sauté tandis que d’autres se sont ajoutés. C’était fluide. Philippe est vraiment une personne généreuse. Il est facile à suivre. »
Marie Meier est aussi citée dans les ouvrages « The Day Of The Dead » (Korero books, UK), « Mexican Graphics »( Korero books, UK ) ou encore « Be Burlesque » ( Le Chêne, France) et dans Frankenstein Graphics. Elle a également collaboré avec divers medias comme l’édition (Grasset, Livre de poche, Saqui books, Le Cygne …), la télévision (Arte), le cinéma (Bye Bye Blondie, Calypso Productions…).
Une expression artistique, sa catharsis
Son expression artistique singulière, Marie Meier la considère comme une catharsis. Elle a choisi d’extérioriser ses émotions sur des sujets personnels comme la maladie, sa compagne de toujours. Elle agrémente chacune de ses œuvres de cœurs sacrés, d’hirondelles, de roses, de flammes, de troisième œil, d’anges et de skeletons, ainsi que de symboles du folklore mexicain, etc. Son art est fourni comme un arbre de vie mexicain. Elle offre ses œuvres les plus intimes comme une prière, tel un ex-voto.
Les sources d’inspiration qui nourrissent son univers sont variées : « Les arts folks, l’art médiéval, le Mexique, les arts mortuaires, les os, la magie, beaucoup l’imagerie pieuse, j’ai failli être pasteur quand même.Les mythes, les légendes, certains films, les freakshows, le cirque, le kitsch… Les curiosités, le mot anglais « oddities » correspond mieux. J’aime la beauté de l’étrange. », explique-t-elle.
Passion tatouage
Avec de telles influences, il n’est pas étonnant que Marie ait un lien particulier avec le tatouage. Il y a 13 ans, elle se fait encrer son premier tatouage : une fleur de lys pour le vice et la vertu. Greffée du cœur, Marie Meier craint pour sa santé et fait une longue pause. La passion de l’encre la saisit de nouveau lorsqu’elle se rend à la convention de tatouage de Paris.
Elle retrouve son amie Leanka Platt, tatoueuse chez Lucy Electric et se fait piquer la nuque : «Comme il n’y a pas eu d’effusion de sang et que pendant 10 ans, j’avais mûri mes idées, je me suis lâchée. Et me lâche encore, il y a du boulot. » Depuis de nombreuses tatoueuses ont orné l’illustratrice alsacienne dont Leanka pour le bras gauche et une bonne partie du bras droit, mais aussi Dwam, Manue Monteiro, Morgane de Sour and Sweet et Julie La Buse.
Prochain tatouage ?
Pour l’avenir, c’est Nicoz Balboa qu’elle choisit : « J’adore ce qu’elle fait depuis très longtemps. J’aimerais qu’elle me fasse une Catrina sur le bras droit. Il ne reste plus que de bonnes conjonctions astrales pour que nous nous croisions. Et puis Karotte Bonobo doit faire ma jambe avant droite pour coller au sublime tattoo qu’elle m’a fait sur la gauche. Pour le reste, je suis fidèle à Leanka. » Férue de tatouage, Marie dessine des motifs à la commande, qui sont souvent très intimes. Pour autant, elle ne souhaite pas apprendre à tatouer, car elle n’a pas de temps à consacrer « à un apprentissage sérieux ».
Gravure folk et duo désordre
De toute façon, son art s’est orienté vers la gravure « parce que ça colle bien à sa période, plus brute, plus folk, plus « wild » conclut-elle. Vivre de l’art est un doux rêve, mais vivre de l’art à deux, c’est le projet fou de Marie depuis plusieurs semaines. Avec son compagnon Liliome, ils ont lancé le « Duo Désordre ». Grâce à l’appui de ses fans, Marie Meier a pu emménager la «Duo Roulotte», une caravane transformée en atelier de gravure portatif. Ainsi, le « Duo Désordre » vous propose une exposition itinérante, mais aussi des ateliers de gravure. Ils vous présentent leurs œuvres, exposent les vôtres (print exchange) et vous transmettent leur savoir, la boucle est bouclée.
17/18 et 24/25 mai 2014
Ateliers Ouverts, Dettwiller
31 mai 2014
à l’occasion de notre intervention sur le MUR, Mulhouse
21/22 juin 2014
Les Rives De L’Art, Saverne
19 Juillet 2014
Arts en Décalés, Angoulins/Mer ( Charente-Maritime)
27 juillet
Marché d’Antan, Arpheuilles Saint Priest ( Allier )
2, 3, 4, Aout 2014
Echall’art, Echallat ( Poitou )