Insoumises et tatouées, deuxième partie
À la fin du 19e siècle, adepte du réglementarisme (qui encadre la prostitution légale), l’écrivain « historien » français Maxime Du Camp recense environ 120 000 insoumises à Paris. Dans la capitale, ces femmes se prostituent en toute illégalité. Elles ne sont pas enregistrées à la préfecture et contrairement aux filles à carte, ne subissent pas les visites gynécologiques régulières pour la vérification des maladies vénériennes.
Texte : Alexandra Bay – Article publié dans Tatouage Magazine
Les insoumises effraient les moralistes, incontrôlables comme la syphilis qui se propage dans les foyers les plus honnêtes. Il faut dire que posséder une carte est contraignant, car c’est une inscription à vie sur les registres de la préfecture de police. Seul l’amant peut demander une radiation, suivie d’une période de probation de 3 à 9 mois. La femme qui devient « honnête » se voit stigmatiser par cette inscription, sans parler des tatouages. Certaines écrivent des courriers aux préfets et les supplient d’être rayées définitivement des registres.